La sourate Al Ikhlas traduit “Le Monothéisme Pur” est la cent douzième sourate du Coran. C’est une sourate sacrée révélée dans un contexte très particulier, pleine de mérite que nous allons vous exposer.
Voici la traduction en français :
Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
1. Dis: «Il est Allah, Unique.
2. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.
3. Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus.
4. Et nul n’est égal à Lui».
Sourate Al Ikhlass est une sourate qui a été révélée à la Mecque, elle est composée de quatre versets. Cette sourate a été révélée suite à une question des idolâtres au Prophète (‘alayhi salat wa salam). En effet, ils demandèrent au Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) de leur décrire Allah.
C’est ainsi que Oubay ibn Ka’b (qu’Allah l’agrée) rapporte que les idolâtres ont dit au Prophète (‘alayhi salat wa salam) : « Décris-nous ton Seigneur ». C’est alors qu’Allah révéla cette sourate : {Dis : « Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus. Et nul n’est égal à Lui »}. (Sourate 112). Elle contient donc la parole d’Unicité de même que les attributs d’Allah, à savoir qu’Il n’engendre pas ni n’a été engendré.
Explication de la Sourate :
« Dis » : Cette parole est adressée à la fois au prophète (‘alayhi salat wa salam) et à l’ensemble de la communauté.
« Il est Allah Unique », autrement dit : c’est Lui Allah dont vous parlez et au sujet de qui vous vous interrogez, « Unique » signifiant ici qu’Allah est Unique dans Sa Majesté et Sa Grandeur et qu’Il n’a ni semblable ni associé.
« Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. » Cette phrase est indépendante [de celle qui précède]. Allah y met en évidence qu’Il est « As–Samad », terme dont la définition la plus globale est : « Celui qui se caractérise par la perfection de Ses attributs et dont dépendent toutes les créatures. » Il a en effet été rapporté qu’Ibn ‘Abbâs définit ce terme en disant : « Le Parfait dans Sa science, dans Sa clémence,et dans Sa puissance. » Ce qui signifie qu’Il se suffit à Lui-même et qu’Il n’a guère besoin de Ses créatures.
On a également rapporté qu’« As–Samad » désignait « Celui vers qui se dirigent les créatures pour la réalisation de leur vœux », ce qui indique clairement la dépendance de toutes Ses créatures vis-à-vis de Lui. Il apparaît dès lors que la définition la plus complète de ce terme est bien celle qui a été mentionnée ci-dessus, à savoir : « Celui qui se caractérise par la perfection de Ses attributs et dont dépendent toutes les créatures. »
« Il n’a jamais engendré ni ne l’a été. », car Il n’a point de semblable (Gloire et Pureté à Lui). En effet, comme l’a dit le prophète (‘alayhi salat wa salam) à propos de sa fille Fâtima qu’il a considérée comme « un morceau de moi », toute progéniture dérive et fait en quelque sorte partie intégrante de son géniteur. Or, Allah (Gloire et Pureté à Lui) ne possède guère de semblable. De plus, engendrer un enfant s’explique soit par l’aide dont on a besoin qu’il nous apporte en vue d’affronter les périples de ce bas monde, soit -plus simplement- par la nécessité de préserver l’espèce. Or, Allah n’a nullement besoin de cela. C’est donc parce qu’Il n’a point de semblable et qu’Il Se suffit à Lui-même qu’Il n’a pas engendré.
Notons que le Coran fait également allusion au caractère impossible de l’idée qu’Allah puisse engendrer en disant : « Comment aurait-Il eu un enfant alors qu’Il n’a pas de compagne ? C’est Lui qui a tout créé et Il est Omniscient. » En effet, avoir un enfant nécessite une compagne qui le met au monde. Or, Allah étant Celui qui a tout créé, Il est manifestement séparé et dissocié de toute chose.
Les mots « Il n’a jamais engendré » constituent enfin un démenti à l’adresse de trois catégories d’êtres égarés, à savoir : les associateurs, les juifs et les chrétiens. Les premiers « firent des anges, qui sont les serviteurs du Tout-Miséricordieux, des femelles » en affirmant qu’ils sont les filles d’Allah. Les juifs ont quant à eux dit que « ‘Uzayr est le fils d’Allah. », les chrétiens faisant de même en soutenant que « le Messie est le fils d’Allah. » Allah dément donc là leurs affirmations en disant : « Il n’a jamais engendré ».
« il n’a pas été engendré non plus » étant donné qu’Il est Gloire et Pureté à Lui Le Premier à qui rien n’a précédé, comment peut-il donc être engendré.
« Et nul ne Lui est égal. », autrement dit : rien ne Lui est égal dans Ses attributs.
Les mérites de la Sourate :
La lecture de cette sourate possède plusieurs mérites. Anas (qu’Allah l’agrée) rapporte qu’ « un Ansar (Médinois) dirigeait la prière des hommes dans la mosquée de Quba. Chaque fois qu’il commençait la récitation d’une des sourates qu’on récite au cours de la prière (après sourate Al Fatiha) il débutait toujours par cette sourate : {Dis : « Il est Allah, Unique »}. Puis quand il terminait cette sourate, il en récitait une autre. Comme il faisait de même dans chaque rak’a, les hommes lui dirent : « Tu débutes toujours par cette sourate, puis tu estimes que cela est insuffisant et tu en récites une autre. Et bien ! Ou tu la récites seule, ou bien tu la laisses pour réciter une autre. » Il leur répondit : « Je ne renoncerai pas à cette sourate. Si vous voulez que je dirige votre prière ainsi, je continuerai à la diriger, et si vous répugnez à cela, je ne dirigerai plus votre prière ». Mais les hommes estimaient que cet homme était le plus digne d’entre eux et ne trouvaient un autre meilleur que lui pour diriger leur prière. Quand le Prophète (‘alayhi salat wa salam) vint les voir, ils lui firent part de cela. Il manda l’homme et lui dit : « Ô un tel, qu’est-ce-qui t’empêche de te rendre au désir de tes compagnons ? Qu’est-ce-qui te porte à réciter toujours cette sourate dans chaque prière ? » Et l’homme répliqua : « Parce que j’aime cette sourate ». « Cette affection, rétorqua le Prophète (‘alayhi salat wa salam), te fera entrer au Paradis »
De plus, cette sourate permet de bénéficier d’une protection contre les maux, les tentations, le mauvais œil… C’est pour cette raison que ‘Aicha (qu’Allah soit satisfait d’elle) rapporte que : « chaque nuit, au moment où il se mettait au lit, le Prophète (‘alayhi salat wa salam) réunissait ses deux mains, y soufflait et récitait : {Dis : « Il est Allah, Unique »} et les deux sourates protectrices (sourate Al Falaq et sourate An-Nass), puis il frottait ses deux mains sur les parties de son corps qu’il pouvait atteindre en commençant par la tête, le visage et les parties antérieures du corps. Il faisait cela trois fois. » (Al Boukhari). Le Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) s’appliquait à effectuer ce rituel chaque soir car cette sourate, de même que les deux sourates protectrices, contiennent une protection et des bienfaits que l’on ne peut saisir.
Cette sourate possède un énorme mérite, puisque le prophète (‘alayhi salat wa salam) dit à son propos qu’« elle équivaut au tiers du Coran. » Et [précisons bien ici] qu’elle « équivaut » au tiers du Coran mais qu’elle ne le « remplace » pas. La preuve en est que si une personne se contente, lors d’une prière obligatoire, de la réciter trois fois, cela ne remplace pas la récitation de la « Fâtiha », bien que les trois récitations successives de cette sourate équivalent à celle de la totalité du Coran. […]
Notons enfin que le Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) avait pour coutume de réciter cette sourate dans la seconde Rak‘at de la prière surérogatoire de l’Aube (Al Fajr), de la prière surérogatoire du Coucher (Al Maghrib), dans celle du Tawâf ainsi que dans le Witr. Ce qui s’explique par le fait qu’elle est basée sur le dévouement total à Allah, terme dont elle tire d’ailleurs son nom : « Al Ikhlâs ».
Source :
Tafsir de Cheikh Ibn Salih al-’Uthaymîne, qu’Allah lui fasse miséricorde
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