Voilà une affaire qui agite actuellement les médias en Malaisie. Le Ministre malaisien du commerce intérieur et de la consommation, Hamzah Zainuddin, a déclaré qu’il envisageait d’imposer une nouvelle loi visant à élargir à l’ensemble du territoire l’obligation de séparation des chariots pour les produits halal et non-halal dans les supermarchés. Ainsi, chaque type de chariot se verrait attribuer la mention halal ou non-halal et une couleur différente (rouge = non-halal). Il aurait reçu en cela l’appui du grand Mufti de Malaisie, Perak Mufti Tan Sri Harussani Zakaria
S’appuyant sur les plaintes de certains consommateurs musulmans qui craignent une contamination de leurs produits par des substances illicites (viande de porc en l’occurrence), le ministre souhaiterait que cette séparation se fasse aussi au niveau des caisses pour éviter aux employés musulmans d’avoir à manipuler ces produits .
«Cette loi est la meilleure façon de mettre fin aux doutes des consommateurs musulmans, mais des études plus approfondies doivent être menées en raison des coûts élevés que les supermarchés auront à supporter pour mettre en place ces dispositifs.»
Si certains musulmans saluent l’initiative en y voyant une application stricte de l’avis religieux de l’école shafi’ite (majoritaire en Malaisie) «qu’un récipient ayant contenu un produit illicite doit être lavé sept fois» et face à l’impossibilité de laver les chariots après chaque utilisation, d’autres en revanche, plus modérés, à l’instar du prêcheur Wan Ji Wan Hussin, y voient une manière de diviser et créer des tensions entre les différentes communautés malaises, chinoises, indiennes, musulmanes et non-musulmanes vivant dans la pays.
«Lorsque l’on va au supermarché, la viande de porc n’est pas placée directement dans le chariot, elle est préalablement emballée» explique-t-il au journal Malay Mail Online
«Si le porc (emballé) est mis dans le chariot et qu’ensuite des musulmans utilisent ce même chariot, ce dernier n’a pas besoin d’être lavé car le porc est dans son emballage» a t-il ajouté. Arguant également que dans ce cas, il faudrait étendre le dispositif aux véhicules de transport et aux chambres froides où sont stockés les aliments.
Interrogés sur la question, certains consommateurs ironisent: «Des chariots non-halal ? Et pourquoi pas des billets de banques ou des pièces de monnaie ? »
Affaire à suivre…
Et vous, pensez-vous que ce soit une bonne ou une mauvaise chose ?