Le “Printemps arabe”, s’il a levé le voile sur les conditions d’oppression dans lesquelles vivaient les peuples des pays qui se sont soulevés, et s’il attire le regard du monde sur les pays qui ne se soulèvent pas encore, aura également permis de révéler un “nouvel Islam”. Un Islam loin des clichés intégristes véhiculés dans les pays occidentaux.
Comme le rapporte le site Afrik.com, au Maroc où le roi Mohammed VI gère les contestations avec prudence et évite jusque là toute révolution, le Premier Ministre nouvellement nommé fait preuve de beaucoup d’ouverture.
En effet, pour Abdelilah Benkirane, du Parti Justice et Développement, l’alcool doit être contrôlé, faire l’objet de mesures préventives, mais pas interdit. “L’interdiction de l’alcool ne résout pas le problème puisque, de toute façon, les Marocains qui aiment boire vont se le procurer ou en fabriquer eux-mêmes“, déclare-t-il au site lavieeco.com non sans un certain réalisme. De même que pour l’homosexualité, il appartient selon lui de liasser à chacun le droit à sa propre pratique tant que cela demeure dans le cadre privé, et donc chez soi.
“La religion est une affaire entre Dieu et l’individu, mais quand on est dans la rue, ce n’est plus une affaire entre Dieu et l’individu, mais entre ce dernier et la société“, conclut le Premier Ministre. Avortement, peine de mort, laïcité, port du voile : toutes les règles de la société marocaines font ainsi l’objet d’une relecture pour le moins moderne et riche en pistes de réflexion.